As-tu déjà vécu ça ?
Tu es dans ta journée, tu avances, tu marches, tu ris. Tu te sens bien. Et là.
Boum. Précipice. Trou qui s’ouvre sous tes pieds.
Tu bascules dans une autre réalité.
Je viens de vivre ça.
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Replaçons le décor.
J’ai vécu un dimanche superbe, portée par la grâce, la légèreté et l’envie de passer une merveilleuse journée.
J’ai alors confectionné des bougies avec en toile de fond une nouvelle série fraîchement dénichée.
Regardé des leçons de ma masterclass du moment, soit une heure en charmante compagnie de Fabrice Midal.
Cuisiné des pancakes, mon pêché mignon.
Suivi d’écriture et de soins beauté maison.
Une journée de félicité, donc.
Je me suis endormie sur ces sentiments de bien-être.
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Et me suis aussi réveillée et levée avec eux.
J’ai vécu une matinée emplie de désir créatif.
Une envie de proposer un Reel pour la Saint-Valentin : le saint-valentin self-love. Je trouve que ça sonne bien !
De nombreuses idées d’articles pour mon magazine du mois prochain et les mots qui prennent vie naturellement sous mes doigts.
Un déjeuner en famille.
Puis, une petite sensation d’inconfort qui pointe le bout de son nez.
On inspire. On expire. Tout va bien !
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Me voilà installée dans le grenier de ma grand-mère : maintenant mon atelier de couture.
Je branche la machine, enroule le fil, reprend mon tissu épinglé.
Je viens de me lancer dans la confection de mes premiers vêtements de couture. Ce n’est pas un mince défi, mais jusqu’ici, je m’en sors plutôt bien.
Là, aujourd’hui, niveau sensation ce n’est pas la même paire d’aiguilles, je me sens à fleur de peau, j’ai besoin de me recentrer, j’ai besoin d’air.
Il y a même quelques larmes qui s’échappent pour compléter le tableau.
Mais qu’est-ce qui m’arrive ?
Allez, hop ! Reprenons.
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Le fil se casse.
Je recommence.
Je couds de travers.
Je recommence.
Le fil se casse à nouveau.
J’arrête ! Stop !
Mes yeux s’emplissent d’eau salée, je pleure à ne plus m’arrêter.
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De ces pleurs qui remontent des tripes. De ces pleurs qui sonnent juste.
Et, de ces pleurs qui mettent en colère, parce qu’en réalité : pourquoi je pleure ?
Et les questions qui étourdissent l’esprit, qui ne rajoute que de l’eau sur le fond de teint.
“Je ne comprends pas, ce matin ça allait. Il y a une heure, ça allait. J’ai vécu une journée magique hier et, ce matin, je me suis levée emplie de joie pour cette nouvelle journée. Et il ne s’est rien passé d’autre. Alors, pourquoi je pleure ?”
Au tribunal de notre état émotionnel de l’instant, nous sommes un juge très violent et pas du tout compréhensif, pas du tout rassurant.
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Et si, on ne pouvait pas toujours tout comprendre ?
Et si, parfois, il fallait juste se laisser glisser dans ce que nous sentons ?
Sans se juger. Dans un acte de réconfort et d’écoute envers nous-mêmes.
Du coup, j’ai arrêté de coudre.
Je ne sais toujours pas ce qu’il s’est passé. Mais, c’est ok.
Pause. Chocolat chaud pour le réconfort et je verrais le reste après.